Chaque année, une vieille rumeur ressurgit : la cigarette électronique serait responsable d’une maladie grave appelée « poumon pop corn », à cause d’une molécule soupçonnée d’être toxique, le diacétyl.
De quoi semer le doute chez les vapoteurs, surtout ceux qui apprécient les e-liquides aux saveurs gourmandes. Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui ? La vape contient-elle encore du diacétyl ? Quels sont les risques réels ? Faisons le point.
Qu’est-ce que le diacétyl ?
Le diacétyl, aussi appelé 2,3-butanedione, est une molécule issue de la fermentation. On la retrouve naturellement dans de nombreux aliments du quotidien : le beurre, le fromage, la crème, la bière ou encore le vin. Pour son goût beurré caractéristique, il a été rapidement utilisé par l’industrie agroalimentaire comme arôme de synthèse.
On en trouvait dans des produits comme les chips, les biscuits salés, les margarines et bien sûr… le pop corn au micro-ondes.
Dans la vape, le diacétyl a été utilisé principalement dans certains e-liquides gourmands comme les custards ou les saveurs « pop corn ». Mais la situation a beaucoup évolué depuis.
Pourquoi parle-t-on du « poumon pop corn » ?
Le terme « poumon pop corn » est né dans les années 2000, aux États-Unis. Dans plusieurs usines fabriquant du pop corn micro-ondable, des ouvriers ont été exposés pendant des années à des concentrations très élevées de vapeurs de diacétyl.
Résultat : certains d’entre eux ont développé une maladie rare et grave, la bronchiolite oblitérante.
Cette pathologie entraîne une obstruction irréversible des petites bronches et provoque un essoufflement sévère. C’est une maladie incurable, qui a nécessité des traitements lourds, allant jusqu’à la greffe pulmonaire dans certains cas.
À l’époque, cette affaire avait fait grand bruit. Mais avec le temps, l’expression « poumon du travailleur du pop corn » est devenue simplement « poumon pop corn », sans rappeler son origine industrielle. C’est ainsi que la confusion a glissé vers la vape, alors que les conditions d’exposition n’avaient rien à voir.
Le diacétyl dans la vape : ce que disent les études
En 2014, le cardiologue grec Konstantinos Farsalinos, spécialiste reconnu des questions de réduction des risques, publiait une étude analysant la présence de diacétyl dans plusieurs e-liquides disponibles sur le marché. Ses conclusions étaient nuancées :
- Oui, du diacétyl a été détecté dans certains e-liquides, notamment les saveurs gourmandes.
- Mais les niveaux d’exposition restaient 100 fois inférieurs à ceux observés chez un fumeur de tabac classique.
- En moyenne, un vapoteur était exposé à environ 56 µg/jour, alors qu’un fumeur atteignait près de 5 870 µg/jour.
L’étude montrait donc une réduction massive du risque par rapport au tabac. Mais, par précaution, le chercheur recommandait déjà aux fabricants de supprimer totalement le diacétyl de leurs recettes.
La réaction des fabricants français et européens
Les fabricants français n’ont pas attendu. Dès 2016, l’ANSES constatait une forte diminution de la présence de diacétyl dans les e-liquides déclarés en France. En 2020, le diacétyl avait tout simplement disparu des formulations.
Aujourd’hui, la filière française applique des normes strictes, notamment grâce à la certification AFNOR. Cette norme impose l’absence non seulement de diacétyl, mais aussi d’autres composés proches comme l’acétoïne et l’acétyl propionyle.
Autrement dit : un e-liquide français ou européen tracé ne contient aucune trace de diacétyl. Pour en savoir plus, consulte notre article : le diacétyle est-il présent dans tous les e-liquides ?
Pourquoi la polémique revient-elle encore en 2025 ?
Malgré l’absence de cas avérés de bronchiolite oblitérante chez les vapoteurs, le sujet refait surface régulièrement.
En 2025, plusieurs articles ont encore affirmé que la cigarette électronique pouvait « détruire les poumons » à cause du diacétyl.
Mais en y regardant de plus près, ces publications n’apportent aucune donnée nouvelle : pas d’études récentes citées, pas de cas confirmés, seulement des anecdotes et des amalgames. Le retour de cette polémique semble surtout lié aux débats actuels autour des arômes dans la vape, accusés d’attirer les jeunes. Ressortir le spectre du « poumon pop corn » permet de frapper les esprits, même si les faits ne collent pas à cette accusation.
Comment éviter le diacétyl dans vos e-liquides ?
Pour vapoter sereinement, le plus important reste de choisir des produits tracés et contrôlés. Voici quelques réflexes simples :
- Choisir des e-liquides fabriqués en France ou en Europe.
- Vérifier la présence de certifications et labels qualité comme AFNOR ou ISO.
- Éviter les e-liquides douteux, sans traçabilité, souvent vendus sur des sites étrangers sans contrôle.
Chez CigaretteElec, nous ne proposons que des e-liquides répondant aux normes en vigueur. Chaque produit est testé et tracé, pour garantir l’absence de substances controversées comme le diacétyl. Pour en savoir plus, consulte notre guide : labels et certifications des e-liquides
Faut-il encore craindre le « poumon pop corn » en 2025 ?
- Les e-liquides français et européens ne contiennent plus de diacétyl depuis plusieurs années.
- Les polémiques récentes s’appuient davantage sur la peur que sur des faits scientifiques.
La vigilance reste nécessaire : acheter un e-liquide sans traçabilité, importé hors UE, peut exposer à des substances non contrôlées. Mais pour les vapoteurs qui choisissent des marques reconnues, le risque lié au diacétyl est aujourd’hui largement écarté.
Quelques ressources :
arsalinos KE, Kistler KA, Gillman G, Voudris V. Evaluation of electronic cigarette liquids and aerosol for the presence of selected inhalation toxins. Nicotine Tob Res. 2015 Feb;17(2):168-74. doi: 10.1093/ntr/ntu176. Epub 2014 Sep 1. PMID: 25180080; PMCID: PMC4892705. URL : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4892705/