La consommation de CBD (cannabidiol) s’est largement démocratisée en France. Disponible sous forme d’huiles, e-liquides, fleurs ou encore gélules, il est présenté comme une alternative issue du chanvre.
Mais une question revient souvent : le CBD peut-il entraîner un test positif au cannabis ? Pour y répondre, il faut comprendre ce qu’est le CBD, comment fonctionnent les dépistages et quels risques sont associés à sa consommation.
Qu’est-ce que le CBD ?
Le CBD est une molécule extraite du chanvre. En France et dans l’Union européenne, les produits au CBD doivent contenir un taux de THC inférieur à 0,3 %, conformément à la réglementation.
Le THC est la substance psychoactive responsable des effets liés au cannabis et celle recherchée lors des contrôles. Même en quantité réduite, sa présence peut avoir une incidence sur certains tests.
Les différents types de CBD
On distingue principalement :
- Le CBD isolat : pur à 99 %, sans THC.
- Le broad spectrum (spectre large) : contient plusieurs cannabinoïdes mais pas de THC.
- Le full spectrum (spectre complet) : inclut tous les cannabinoïdes, avec un faible pourcentage de THC (toujours dans la limite légale).
Les produits au CBD disponibles sur le marché.
Le CBD est décliné sous différentes formes, et chacune peut contenir une teneur variable en THC résiduel, bien que toujours limitée à moins de 0,3 % dans le cadre de la réglementation européenne. Le type de produit consommé peut donc influencer le risque d’un test positif lors d’un dépistage.
Voici un aperçu des principales catégories de produits au CBD, classées du plus bas au plus haut en teneur de THC :
- Cosmétiques au CBD : Contiennent généralement du CBD isolé ou des extraits sans THC détectable.
- Gélules et compléments alimentaires au CBD : Souvent à base d’isolat ou d’huile large spectre, avec une teneur en THC nulle ou très faible.
- Huiles sublinguales : Déclinées en isolat (0 % THC), broad spectrum (traces quasi nulles) ou full spectrum (jusqu’à 0,3 % de THC selon la réglementation).
- E-liquides au CBD : Fabriqués à partir de cristaux de CBD (isolat) ou d’extraits purifiés, donc sans THC ou à des niveaux infimes, généralement indétectables.
- Aliments enrichis en CBD (bonbons, boissons, etc.) : Teneur en THC dépend de l’extrait utilisé, mais généralement proche de celle des huiles (traces ou quasi absence).
- Fleurs et résines de CBD :Produits bruts issus du chanvre, donc ceux qui contiennent le plus de THC résiduel (toujours limité à <0,3 %, mais suffisant pour fausser un test de dépistage).
Le dépistage et les différents types de contrôles
En France, plusieurs méthodes sont utilisées pour dépister la consommation de cannabis :

- Tests salivaires : les plus fréquents lors des contrôles routiers. Ils détectent la présence de THC sur une période allant de quelques heures à environ 24-48 heures après consommation.
- Analyses urinaires : souvent employées dans le cadre médical ou professionnel. Elles permettent de repérer une consommation sur plusieurs jours, voire une à deux semaines selon la fréquence d’usage.
- Analyses sanguines : plus précises, elles mesurent la quantité exacte de THC circulant dans l’organisme. Elles détectent une consommation récente (quelques heures à deux jours).
- Tests capillaires : moins courants, ils analysent un échantillon de cheveux pour retracer une consommation sur une période beaucoup plus longue, pouvant aller de plusieurs semaines à plusieurs mois.
Tous ces tests ciblent la présence de THC et de ses métabolites, et non le CBD en lui-même.
Un risque de faux positif existe
Bien que le CBD ne soit pas une substance classée comme stupéfiant, sa consommation peut entraîner un résultat positif si le produit contient des traces de THC. Cela est particulièrement vrai avec les fleurs, résines ou produits full spectrum.
Un test positif peut avoir des conséquences légales importantes : suspension ou retrait du permis de conduire, sanctions pénales et amendes, notamment en cas de conduite sous l’influence de stupéfiants.
Que faire en cas de test positif lié au CBD ?
Il peut arriver qu’un consommateur de CBD se retrouve positif lors d’un dépistage salivaire, en raison de la présence de traces de THC dans certains produits.
Dans ce cas, un test positif est assimilé à une consommation de stupéfiants, avec des conséquences juridiques précises. Une contravention forfaitaire de 200 € peut être appliquée, majorée jusqu’à 450 € en cas de retard de paiement. Si l’affaire est portée devant le tribunal correctionnel, les sanctions peuvent aller jusqu’à 3 750 € d’amende et un an de prison.
La situation est encore plus stricte lorsqu’il s’agit de conduite sous stupéfiants : le Code de la route prévoit jusqu’à 2 ans d’emprisonnement, 4 500 € d’amende, ainsi que des sanctions complémentaires comme le retrait ou l’annulation du permis.
Face à un test positif, il est possible de demander un examen sanguin ou urinaire, qui permet de distinguer le CBD légal d’une consommation de cannabis riche en THC. Conserver les emballages et factures de ses produits peut également constituer un élément de preuve utile pour appuyer sa bonne foi.
Comment éviter d’être positif ?
Quelques précautions permettent de limiter les risques :
- Privilégier les produits au CBD isolat ou broad spectrum, garantis sans THC.
- Vérifier les certificats d’analyse des marques, attestant du taux réel de THC.
- Éviter les fleurs et résines si un dépistage routier est probable.
- Acheter auprès de vendeurs fiables respectant la réglementation européenne.
Du coup, vous l’aurez compris, le CBD en lui-même n’est pas recherché lors des contrôles, mais c’est bien la présence résiduelle de THC dans certains produits peut suffire à déclencher un test positif.